Stop aux carcans de genre! Vivement qu'on ait une éducation et sociabilisation non-genrée!

Le fait que les femmes soient assignées à faire du care ( prendre soin des bébés, enfants, personnes âgées, malades, personnes en situation de handicap, etc. ), à jouer à la poupée, la dînette, l'infirmière, etc. ( faire pour autrui ), tandis que les hommes sont élevés pour être centrés sur eux mêmes ( "ouah la grosse voiture!", "ouah le super-héros!" ), est très problématique! C'est cela qui créer des enfoirés ( égoïstes, égocentriques, avec un déficit de compassion, de prise en compte et de compréhension des sentiments et émotions des autres, ainsi que de remise en question ).

Ce n'est pas naturel! Nous n'avons pas vocation à porter les malheurs des autres, tandis que ces messieurs se concentrent sur les leurs ( lors des maladies et deuils, par exemple ). Je pense que tout le monde y gagnerait! Les hommes constateraient que montrer ses émotions et s'ouvrir aux autres est positif, et nous, nous serions moins fatiguées.

En tous cas, ce que je peux remarquer dans mon expérience personnelle/familiale, c'est que ce sont les femmes qui sont en première ligne pour s'occuper des personnes âgées et enfants, et qu'elles ne peuvent pas attendre beaucoup de soutien des hommes de la famille, lors de deuils. Je pense à un homme en particulier, de ma famille, qui, plutôt que de dire "je te comprends" ou d'écouter sa femme, lui a dit que "lui aussi était fatigué" ( autocentré, donc ), alors qu'elle a perdu SON père. 

Choquée par ce propos en particulier, mais le mettant en perspective, j'en suis venue à l'idée de faire cet article. Surtout, parce que j'ai constaté cette femme de ma famille n'est pas la seule femme qui n'a pas bénéficié de la compassion qu'elle aurait pu attendre de son maris.

C'est un sujet sociologique, voire politique. 

Les garçons, hommes en devenir, sont élevés pour réaliser leur vie. Ils ne sont pas élevés pour être solidaires et soucieux des autres. Tandis que les filles sont élevées pour être plus sensibles, pour avoir davantage de compassion et exercer de la douceur. Ce qui les conduit à des métiers du care ( petite enfance, éducation -en particulier maternelle ( !! ) et primaire-,travail dans les maisons de retraite, les hôpitaux, etc. ), mais aussi à du care dans la sphère familiale, puisqu'elles s'occupent davantage des enfants que ces messieurs, surtout quand ils sont dans la petite enfance, parce que les bébés et jeunes enfants intéressent moins ces messieurs ( une mentalité créée socialement ). 

En ce qui concerne le couple hétéro, là encore, se retrouve souvent le fait qu'il est attendu de la femme de "s'occuper de son maris" ( et pas l'inverse: on compte sur l'homme pour ramener de l'argent, et c'est tout ). S'il y a un divorce, une séparation, un adultère: on dira souvent que c'est la faute de la femme, parce qu'elle ne s'est pas assez ou pas bien occupée de son compagnon. Quand elle a des enfants, on lui reproche fréquemment de "ne pas trouver l'équilibre entre son couple et sa vie de mère". En gros, on considère que le compagnon a besoin d'autant d'attention que les enfants. Ce qui me semble aberrant, puisque qu'il est évident que des jeunes enfants ont besoin qu'on s'occupe d'elleux, n'étant pas autonomes, contrairement à un homme, qui a besoin certes d'affection, mais pas qu'on le materne. En plus, une femme passerait moins de temps à s'occuper de ses enfants, si les tâches étaient mieux partagées... 

Actuellement, je suis une jeune femme, sans enfant, mes parents sont encore assez jeunes, je suis donc responsable de personne, outre moi-même. Je ne ressens donc pas ce poids. Cependant, étant donné la mentalité de mon frangin, je vois à peu près comment ça peut se passer. Quand ses potes ne vont pas bien, il les écoute à peine, se moque d'eux et les enfonce davantage... Alors, s'occuper de parents vieillissants... Par ailleurs, lorsque le reste de la famille était en vacances, j'ai constaté que je m'occupais du ménage, du linge, des repas, de laver la vaisselle -de tout, en fait-, contrairement à mes principes féministes, juste parce que, à ce moment là, il bossait, et pas moi -cela ne justifiait pas, en fait, qu'il ne fasse rien- ( cela dit, les gens peuvent changer avec l'âge et les événements de la vie ). Après, il est possible que je m'avance trop, on ne peut pas savoir, tant qu'on ne l'a pas vécu. Il est possible que les mentalités changent. Je l'espère!

Ne sous-estimons pas la grande fatigue, de ces femmes, qui doivent, à la fois, s'occuper de leurs parents vieillissants, et soutenir leurs grands-enfants sur le chemin de l'autonomie! Les responsabilités devraient être partagées à part égale, entre les genres, c'est un autre morceau de l'émancipation des femmes! 

Ça demande des études sociologiques. J'aimerais connaitre l'évolution ( ou absence d'évolution ) de l'implication des hommes dans le care.